A. Une croissance en dent de scie
L’histoire démographique de la planète n’est absolument pas linéaire. En fait, elle est rythmée par la succession de phase de croissance de très longue stagnation et de période de recul.
1. LES PERIODES ANCIENNES DE FORTE CROISSANCE
La première peut être située au mésolithique et résulte de progrès techniques notables ayant permis d’affiner les techniques de chasses et d’assurer les réserves alimentaires indispensables au développement de la population en croissance sensible. Très clairsemée à la surface de la planète au paléolithique avec des effectifs tournant autour de 100 milles habitants, la population mondiale dépasse alors le cap des 4 millions à la fin du paléolithique. Après de long millénaire de stagnation ou de faible augmentation au grès des aléas climatiques.
Une seconde phase de progression se produit au néolithique. L’homme en passant du stade de prédateur à celui de producteur assurera sa survie grâce aux réserves alimentaires et à la sédentarisation. L’humanité atteint les 100 millions
2. UNE LONGUE PERIODE DE QUASI-IMMOBILISME
Au cours des siècles qui suivent cette révolution néolithique la croissance de la population a continué mais plus lentement, de l’ordre de 0,06% l’an entre le début de l’ère chrétienne et le milieu du 18ème siècle. Il s’agit d’une évolution mouvementée faisant alterner flux et reflux démographiques. Les innovations techniques devant améliorer l’efficacité du travail dans l’agriculture ou l’artisanat où les transports restent très modeste mais les défrichements médiévaux occasionnent à certains moments des conditions favorables au développement de la production agricole, à l’épanouissement des populations et donc à une augmentation très sensible de la population. Cette période est aussi ponctuée de grande régression (invention barbare sur le continent européen, épidémie des V et VIème siècles, une période de crise économique et politique, peste noire de 1340 se doublant de famine qui occasionnent des chutes brutales et vertigineuses des effectifs. En fait, une évolution en dent de scie comme le montre les chiffres 252 millions d’individus au début de l’ère chrétienne, 200 millions pour les 5 et le 6ème siècles, augmentation sensible grâce au défrichement 450 millions au début du 14ème siècle 350 millions à la suite de la peste noire augmentation régulière pendant l’époque moderne 15ème siècle jusqu’à 750 millions à l’approche de la révolution industrielle mais à la fin de cette longue période s’amorce en Europe une révolution démographique c’est-à-dire une période d’emballement de l’accroissement de la population plus connu sous le nom de TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE (une situation démographique qui marque le passage d'un équilibre démographique à un autre et qui se caractérise par l'écart entre la mortalité et la natalité.)
Cette situation d’intermédiaire est en réalité favorisée par les prémisses de la révolution industrielle
-Emancipations culturelles des populations européennes
-Réorganisation d’Etat centralisé et puissant permettant de juguler les effets dévastateurs des guerres
-Essor agricole qui a permis de dégager de nouveau surplus de faire disparaitre des famines et de rendre possible l’extension des activités secondaires et tertiaires.
_Révolution scientifique qui a précédé et ou accompagné la révolution industrielle faisant disparaitre les grandes épidémies qui périodiquement décimaient les populations allongeant ainsi l’espérance de vie.
_Epopée de grandes découvertes (boussole, imprimerie, la cartographie, la poudre, l’Amérique 1492…
En fait toutes ces modifications plongent l’Europe dans la révolution industrielle qui est aussi une révolution démographique du troisième genre.
3. ACCÉLÉRATIONS CONTEMPORAINES
C’est seulement avec la révolution agricole et industrielle qui débute XVIIIème siècle que l’humanité connait un véritable décollage démographique qui se prolonge par la suite progressivement. L’Europe grâce à sa suprématie technique et militaire et sa population, l’Europe va essaimer, un peu partout ses techniques de lutte contre la mort ou de protection de la vie, de 750millions d’âmes en 1750. La population mondiale passe 1250 millions en 1850, période correspondant en gros à la première révolution industrielle. Cette phase de décollage démographique avec un taux d’accroissement modéré de l’ordre de 0,5% l’an va pousser MALTHUS a préconisé la suppression des mesures d’assistance qui encourage la natalité chez LES INDIGENTS.
Une accélération s’amorce au début du XXème Siècle, s’affirme au fil des années et touche les autres continents. La population mondiale atteint au milieu du siècle dernier. L’importance des effectifs concernés et des rythmes de croissance de l’ordre de 3,4% compensent à l’échelle planétaire l’effet du ralentissement qui s’affirme déjà dans les pays développés. Au cours de la décennie 1970 un réel freinage de la croissance s’amorce dans plupart du tiers monde notamment en Chine recule consécutif lié au changement des comportements des couples qui réduisent la taille de leurs familles grâce à la baisse de la mortalité néonatale (1mois) post-néonatale (1ans) infantile de 1 à 5ans et infanto-juvénile et/ou à l’amélioration du niveau de vie.
Aujourd'hui, la population connaît un rythme de progression de 1% l'an compte 1,3% dans les années 1990 avec un gain de plus de 90 millions. Ces niveaux sont nettement plus faible que celui atteint dans les années 1970-75 au maximum de la croissance soit 2,31% l'an. Les projections prévoient ainsi moins de 9 milliards d’habitants sur Terre au milieu du siècle.
Le fléchissement va se poursuivre car le modèle occidental de la famille réduite se diffuse peu à peu dans le Tiers-monde. La courbe d'évolution de la population va prendre selon toute probabilités la forme d'un 'S' couché (₁).
B. LA DIVERSITE DES DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUES
La croissance démographique mondiale se caractérise par son hétérogénéité. Les écarts intercontinentaux sont particulièrement saisissants et laissent apparaître deux grands espaces :
1 LES ZONES DE FORTE CROISSANCE NUMERIQUE
Avec cependant des sous-ensembles :
-L'Asie méridionale avec surtout le subcontinent indien enregistre les plus forts gains de population. Cet ensemble a engrangé par exemple entre 1999 et 2003 le tiers de la croissance mondiale. Si on ajoute à cette zone la Chine on arrive à un grand pôle démographique tant par les densités que les effectifs dégagés par la croissance démographique.
-L’Afrique surtout l'Afrique intertropicale constitue le second sous - ensemble de forte croissance avec des niveaux moins spectaculaires que le pole asiatique, mais tout de même des taux moins importants avec 20% du total mondiale. Malgré des densités encore timides elle demeure une zone de fortes progressions démographiques et risque sous peu de modifier la configuration actuelle du peuplement terrestre.
2. LES PAYS A CROISSANCE LENTE
A côté de ces géants apparaissent les espaces de faible croissance qui concerne surtout l'Europe occidental avec une croissance faible voire négative. Sa population a ainsi reculé de 0,5 millions d'individus entre 1998-2003 et le recul s'intensifie de nos jours. On peut ajouter à cette catégorie la partie méridionale (Sud) de l’Amérique latine, I ‘Europe de l'Est etc.
Entre ces deux cas extrêmes s'intercalent des pays à croissance démographique modérée comme les USA
LEÇON 2 : LES SITUATIONS DEMOGRAPHIQUES DANS LE MONDE
Le monde présente diverses situations démographiques qu'on a tenté d'expliquer par le modèle de la Transition démographique. Cette diversité s'exprime aussi dans la structure par âge opposant les pays pauvres avec les populations jeunes et les pays riches du vieillissement manquant
I. LA TRANSITION DEMOGRAPHIQUE
L'examen des changements intervenus dans la mortalité et la natalité des populations des pays au 19ème et 20ème siècle a conduit des démographes à formuler une théorie de l'évolution démographique plus connue sous le nom de la théorie de la transition démographique dont le succès doit surtout à son universalité même s'il est aisé de constater une intensité et une chronologie différente d'un pays à l'autre.
Le modèle est décrit par un graphique dans lequel s'observe plusieurs périodes :
1. Le régime démographique pré-transitionnel (régime démographique primitif ou pré-transitoire.
Cette situation ancienne se caractérise par des taux élevés de mortalité et de natalité élevée. Les taux brutes de mortalité peuvent atteindre 35%ₒ a des causes de la médiocrité des conditions de la population (épidémies très meurtrières tous les 15-20 ans, des disettes tous les 30 ans, des troubles politiques plus les aléas climatiques.
La natalité est aussi élevée 38 %ₒ à cause de l'ignorance des méthodes contraceptives et surtout de la nécessité d'assurer une descendance. Dans ces conditions la population augmente peu 0,3% l'an.
2. La transition proprement dite
C'est la période des changements deux phases voire trois et peuvent être différenciées
Dans la première phase commence une érosion progressive de la mortalité du fait de l'amélioration des conditions de vie des populations (améliorations des conditions, sanitaires par développement de l'hygiène publique et privée, améliorations de la production et de la productivité. La natalité par contre ne s'inflechit pas, la croissance de la population commence avec un taux de l’ordre 2,3%
Dans la deuxième phase au milieu de la transition baisse de plus fort taux de natalité. La natalité à son tour se met à diminuer lentement. La croissance de la population est ainsi très forte, l’accroissement naturel 3,2% qui résulte un taux de natalité de l’ordre 41‰ et un taux de mortalité 9‰. Dans les pays concernés l’instruction chez les femmes commence à répondre. L’économie est plus diversifiée et l’amélioration des conditions d’encadrements sociales des populations et le développement des techniques médicales accompagnent ces évolutions.
Lors de la troisième phase ou fin de transition, la mortalité est devenue basse. Elle décline maintenant avec plus de lenteurs. En revanche l’érosion de la natalité s’amplifie, débute alors une décélération progressive de la croissance. Les pays concernés généralement émergents connaissent une économie assez bien évoluée et en grande partie industrielle, une urbanisation galopante taux urbanité supérieur à 75%, taux alphabétisme des adultes assez élevé 10%.
3. La situation évoluée
Le régime démographique post-transitionnel se caractérise par des taux faibles de natalités 11‰ du fait d’une large diffusion des méthodes contraceptives et de la mortalité 10‰ grâce à l’éradication de la plupart des maladies infectieuses. L’accroissement naturel est ainsi faible comme dans l’ancien régime et la croissance zéro est déjà atteinte dans beaucoup de pays d’Europe de l’Est.
Les trois grandes phases peuvent être ainsi résumées
1. Une phase stationnaire ancienne
2. La transition démographique
a. Une phase d’expansion initiale
b. Une phase d’expansion finale
c.la phase stationnaire finale
On peut d’autre part en mettant l’accent sur l’ancienneté et la durée isolée trois formes de transitions démographiques :
La transition longue dans les pays européens. Précoce et la durée en un siècle et demi et 80 ans. Ces pays ont atteint le stade post-transitionnel au milieu des années 60, n’arrivent plus à renouveler (basse fécondité)
Les transitions exportées : sont les pays neufs c’est-à-dire les pays de l’Océanie qui ont importé d’important flux migratoires européens. Débutant dans ces pays au milieu du 19éme siècle, la transition démographique y a durée entre 60 et 80 ans
C. Les transitions courtes et inachevées
Elles concernent certains pays du Tiers monde et s’effectuent en 40-50 ans. Cette brièveté s’accompagne d’une croissance démographique excessive
Conclusion
Ces variations spatiales des formes de la transition démographique permettent de mieux comprendre la diversité démographique dans le monde.
Le reste svp
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