Les grands principes/piliers qui font la vertu d’un aménagement bien conduit sont : le polycentrisme, la durabilité, la diversité...
Les grands principes/piliers qui font la vertu d’un aménagement bien conduit sont : le polycentrisme, la durabilité, la diversité, cohérence et la subsidiarité…
1.LE POLYCENTRISME
Dans le domaine de l’aménagement du territoire, le polycentrisme à contrario du monocentrisme est le fait d’organiser le territoire autour de plusieurs centres c’est à dire le pouvoir politique, administratif et économique est distribué entre plusieurs centres, partir le développement du territoire en plusieurs pôles qui sont autant de centres décisionnels et attractifs, créer de nouveaux centres politiques et administratifs (capitales politiques, pôles économiques).
À titre d’exemple nous pouvons noter quelques pays dans le monde qui appliquent ce modèle: en chine le pouvoir administratif, économique et culturel est distribué entre plusieurs pôles:
Pékin est la capitale politique, Hong Kong joue le rôle de capitale économique, Shanghai porte la diffusion culturelle de la chine en même temps une mégalopole économique.
Faut comprendre qu’aussi l’objectif du polycentrisme est de bien mailler l’organisation territoriale. En Allemagne l’Etat avait compris très tôt que l’organisation territoriale allemande ne pouvait pas se reposer sur la ville principale qui est Berlin et dans ce cadre-là qu’ils sont développés des stratégies consistant à aménager, à équiper, à renforcer le niveau de polarisation de certains nombres de centres.
Ailleurs, en France l’idée de métropole d’équilibre s’inscrit justement dans cette volonté de promouvoir d’autres centres. L’idée c’était au-delà de Paris il nous faut un certain nombre de centres capables de porter le développement. C’est dans ce cadre que la métropole lilloise a été promise, Lyon, Marseille…
Pareillement en Afrique, il y a des pays qui se sont lancés dans ces stratégies et on a eu diverses approches qui ont consisté à promouvoir un certain nombre de villes généralement des centres urbains avec l’idée de construire des centres qui sont forts, capables de contrecarrer le poids important qu’endosse les capitales. Le Nigeria est un vrai cas d’école : Abuja capitale politique et Lagos capitale économique.
Toujours au Sénégal on a parlé de pôles urbains ou territoires avec l’expérimentation du pôle Casamance. Dans le cadre également de cette politique pôle territoire c’est en effet de concentrer des équipements, des infrastructures pour permettre la polarisation de la spécificité territoriale. En réalité l’objectif de tout cela c’est d’arriver à un certain dynamisme de ces pôles de l’intérieur du pays qui pourront atténuer la forte polarisation de l’espace sénégalais par l’agglomération dakaroise. Dans la logique de répondre également au principe du polycentrisme. Malgré tous ces efforts le Sénégal ne parvient toujours pas à réussir ce modèle de polycentrisme entièrement comme Allemagne, Nigeria…
2.COHERENCE TERRITORIALE
C’est organisation optimale du territoire, De telle sorte qu’on est des territoires bien organisés viables, bien intégrés et bien articulés entre eux.
La carence de cohérence territoriale ou l’incohérence territoriale est souvent à l’origine de nombreux problèmes entre les territoires et présente de nombreuses difficultés sur le plan institutionnel, administratif et socio-économique.
En effet un aménagement dépourvu de cohérence est véritablement un frein au développement et sème la confusion. Par exemple Oudalaye à Matam une commune plus grande que la région de Dakar. Ceci relève entièrement une incohérence territoriale
Par ailleurs bien d’autres incohérences pèsent sur l’écosystème territorial notamment le fort décalage entre les territoires administratifs et les territoires sociaux. En effet les populations ont des activités qui vont au-delà de leurs espaces institutionnels. Comme pour dire un aménagement digne de cohérence doit tenir compte des indicateurs économiques , de la viabilité économique et spatiale, des limites administratives , des empreintes mythiques , le sens et l’ancrage historique des territoires.
3.ÉQUITÉ ET ÉGALITÉ
3.1. Équité territoriale
Dans le cadre de l’aménagement du territoire, l’équité territoriale renvoie à la dimension spatiale de la justice sociale c’est-à-dire une configuration géographique qui assurerait à tous, à toutes les compositions territoriales les mêmes conditions d’accès aux biens et services d’intérêt général, qu’il s'agisse des infrastructures de transport, de l'accès aux services sociaux et de santé, à l'éducation ou à la culture, voire à l’emploi et aux divers avantages de la vie en société
Elle renvoie également aux potentialités, à la spécificité, aux manquements, aux besoins, aux vocations, aux atouts et handicaps des territoires.
Cependant l’Etat du Sénégal quand il décide d’aménager les territoires il doit tenir compte de ces aspects essentiels que portent les territoires.
L’équité territoriale voudrait par exemple quand l’Etat prend l’initiative de faire des investissements que ces derniers ne soient pas uniquement dans le centre du pays précisément à Dakar et Thiès qui génèrent déjà les plus grandes infrastructures du pays mais également dans les autres territoires qui sont dépourvus d’infrastructures et d’équipements notamment Tambacounda, Kaffrine, Kolda…
3.2. Égalité
Quant à l’égalité, elle renvoie à la justice sociaux-spatiale c’est à dire une perspective d’organisationnelle pour un développement harmonieux et paritaire des territoires du point de vue des revenus, des activités, des équipements, du développement.
Dans le cadre de l’aménagement du territoire, l’égalité voudrait que les spécificités, potentialité, besoins ou vocations ne soient pas prises en compte mais que les investissements de l’Etat soient distribués d’une manière équitable, aux mêmes pieds d’égalité sans distinction ou échelle.
Par exemple quand l’Etat décide d’investir sur le domaine de sport dans les différentes régions par exemple que tous les stades soient de même niveau.
Dans la politique de territorialisation de la santé également que tous les hôpitaux soient au même niveau.
En résumé équité et égalité toutes ont apparemment le même but dans la mesurer de développer les territoires sans discrimination et sans distinction.
4.DIVERSITÉ
La diversité territoriale renvoie à la nécessité en matière d’AT de tenir compte des spécificités des territoires
Au Sénégal nous avons plusieurs territoires; des territoires sacrés ou religieux (Touba, Tivaouane, Nimzat, Dakka), des territoires touristiques (Saly, Somone, les îles du Saloum), des territoires culturels et éco-géographiques (la Casamance et Sine-Saloum). En effet l’aménagement du territoire doit tenir compte de cette diversité territoriale que porte les territoires car tous les territoires ne peuvent partager la même stratégie d’aménagement du territoire. Chaque territoire aura sa propre stratégie en face de la dimension idéelle et immatérielle, les valeurs morales, esthétiques et culturelles, les particularités écologiques qu’il porte. Par exemple à Touba aucun projet d’aménagement ne peut se faire sans l’intégration du KHALIF pareillement à Camberène comme à Tivaouane…
L’aménagement dans zone Sine Saloum doit tenir compte impérativement de la zone éco-géographique que porte le territoire semblablement à Casamance et autres…
En réalité la question de la diversité renvoie au mimétisme c’est à dire les perceptions et les attitudes mentales et comportementales des populations, la particularité écologique, la construction historique, vis-à-vis des territoires.
5.DURABILITÉ
Le terme de durabilité et de développement durable ont été popularisé dans les années 1990
Objectif de développement durable, compatible avec les besoins des générations futures et intégré les dimensions économiques, environnementales et éthiques.
En aménagement du territoire, la durabilité est liée à l’équilibre de l’environnement c’est-à-dire l’aménagement du territoire doit tenir compte de l’utilisation des ressources naturelles (halieutiques, énergétiques), assumer la viabilité des ressources en long terme, tenir compte de la fragilité de la biodiversité, développer des stratégies durables pour la protection et la préservation des ressources naturelles( parcs nationaux, réserves naturelles) , établir préalablement des études d’impacts environnementales sur les zones à aménager pour voir si les projets d’aménagement ne porteront pas atteinte à l’environnement en long terme, voir si les projets d’aménagement du territoire ne porteront pas atteinte à la vie économique et politique des populations?
Par exemple le ministère de l’urbanisme en synergie avec le ministère de l’aménagement du territoire avant la mise en œuvre du projet « pôle urbain de lac rose » doivent impérativement procéder à une étude d’impact pour voir si ce projet ne menacera pas durablement la vie du lac et l’économie des populations qui vivent dans les parages.
Toujours dans la durabilité, l’aménagement du territoire doit également développer des stratégies ou études de la responsabilité sociétale des entreprises pour étudier l’impact des rejets industriels sur la l’écosystème en général.
-les déchets de l’activité économiques qui peuvent porter atteinte à l’environnement (déchets domestiques, hospitaliers, industriels et nucléaires)
-La pollution également qui est la principale source du changement climatique. En effet les industries rejettent des gaz à effet de serre qui troue la couche d’ozone...
6.SUBSIDIARITÉ
Le principe de subsidiarité est une maxime politique selon laquelle, la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à l’entité la plus capable ou la plus proche de résoudre le problème elle-même.
Le principe de la logique de subsidiarité est en réalité de transférer à chaque pallier de gouvernement les compétences qui sont les plus appropriées en regard des services à rendre à la population (Vachon, 2009).
Elle s’interroge la question des échelles cela prouve la pluralité d’acteurs et d’échelles. En effet l’aménagement du territoire a connu une recomposition et plusieurs échelles, l’échelon local, régional, national et supranational.
La subsidiarité met également en avance l’idée de la pertinence des échelles c’est-à-dire chaque échelon est attribué à une compétence et devant une décision on identifie laquelle parmi les différentes échelles est plus apte pour résoudre ce problème et on la transfère la compétence.
6.1.Subsidiarité ascendante
C’est une attribution de compétences vers l’échelon supérieur c’est-à-dire la doléance est adressée à l’échelon inférieur et que ce dernier ne possède pas les compétences requises par l’action publique qui lui ait adressé , il remonte la décision vers l’échelle supérieure qui est l’entité la plus compétente, apte à régler ce problème. Par exemple des populations qui réclament au près du Maire la réhabilitation et l’équipage des laboratoires du lycée. Le Maire une fois reçu la doléance, il étudie la demande et comprend effectivement que la Mairie ne possède pas les compétences requises par l’action publique envisagée qui lui ait adressé , il la remonte au Président du conseil départemental qui est compétent pour la résoudre.
6.2.Subsidiarité descendante
C’est la délégation de compétence vers l’échelon le plus petit c’est-à-dire la sollicitation est adressée à l’échelon supérieur et que cette entité ne détient pas les compétences requises pour gérer ce problème , il soumet la demande à l’échelon inférieur qui est le plus proche pour résoudre ce problème. Par exemple des populations qui dénoncent l’insalubrité des toilettes dans les écoles primaires au près du conseil départemental. Le Président conseil départemental après avoir reçu la doléance, il étudie la sollicitation et comprend rapidement que ce service qui lui ait demandé ne relève pas de son domaine de compétence mais de celui de l’échelle inférieure, il le soumet au Maire qui est apte pour gérer ce problème.
7. COMPLÉMENTARITÉ
En matière d’aménagement du territoire ,la complémentarité pose la question de solidarité et de l’intégration territoriale . Dans certains pays du monde la ville et l’espace rural sont traités, séparément dans les politiques publiques . Or ces territoires sont fortement liés du fait de la péri-urbanisation et de la rurbanisation dispersion des activités, extensions de la mobilité rural-urbaine, dynamique territoriale.. Cependant l’aménagement du territoire doit tenir compte des interdépendances rurale-urbaines , des dynamiques territoriales intra-urbains et intra-ruraux. En effet,au Sénégal beaucoup territoires sont composé de deux milieux; ruraux et urbains notamment rufisqque , casamance ... Ainsi dans le cadre des politiques d’aménagement du territoire l’Etat doit mettre en œuvre des stratégies de telle sorte que ces territoires soient articulés, connectés . Le principe de complémentarité voudrait dans commune composée de zone urbaine et rurale que l’aménagement du territoire de cette commune ne soit pas faite uniquement dans l’espace urbain mais également dans l’espace rural pour une meilleure intégration des territoires. La commune de malicounda peut nous servir d’exemple cette collectivité locale est composée de zones urbaines et rurales. Dans le cadre de l’aménagement du territoire, le principe de complémentarité voudrait que les projets d’aménagement ne soient pas limités essentiellement dans l’espace urbain mais sur toute l’étendue de la commune pour que ces différents parties qui composent la commune soient articulées, connectées et reliées.
Fadel DIOUF✍️
E-mail: cheikhahmedfadeldiouf@gmail.com
Pouvez vous nous expliquer la différence entre l'équité et l'égalité dans l'aménagement du territoire ?
RépondreSupprimerPouvez vous être plus explicite sur la subsidiarité
RépondreSupprimerMachalla ammna
RépondreSupprimerLa géographie notre credo
RépondreSupprimerBien détaillé !
RépondreSupprimerMerci infiniment
Merci c intéressant
RépondreSupprimerPertinent comme toujours
RépondreSupprimerMerci bien dit le géographe
RépondreSupprimerMashallah 👏...
RépondreSupprimerDila nianal goudou fane ak weur 🤲🏽 bilay amouniou sa fay
Bien rédigé
RépondreSupprimerPertinent
RépondreSupprimerTrès bien
RépondreSupprimerTres pertinent
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